Je rencontre Sophie qui me présente Poéma. Elle me vante le caractère extrêmement docile de sa chouchoute, et je ne mets pas longtemps pour comprendre que c'est vrai, qu'elle n'a rien exagéré.
Poéma, on la regarde deux secondes et on se sent tout de suite en confiance. On ne peut pas résister à l'envie de la prendre dans les bras. Aucun stress, aucune tension dans ses postures, avec elle tout semble rouler comme une baballe sur un terrain de golf. La puce est très agréable en laisse et adore se faire papouiller. Sans la moindre appréhension, je me suis permis des familiarités qu'elle a accueillies avec bienveillance, langue pendante et sourire jusqu'aux yeux, ravie de se faire dorloter.
Je ne comprends pas ce que cette chienne fait ici, dans un refuge depuis des années. Un animal aussi facile à vivre, aussi docile ne devrait pas être derrière ces grilles. C'est incompréhensible.
Sophie m'explique que Poéma est déjà partie en adoption dans une famille, à l'essai. Mais Poéma est passé par dessus le grillage pour poursuivre le facteur. La famille a décidé de la ramener au refuge ...
Et alors, c'est tout ? Une simple question de négligence sur la hauteur de la clôture a suffit à condamner cet animal.
Je suis dégoûtée pour Poéma. Elle est, à mon avis, la plus douce des chiennes du refuge.